La Vae a été récemment exposée à la lumière des sondages. En effet, Demos vient de publier des statistiques de la Validation des Acquis de l’expérience, issues des données récoltées auprès de la Dares et l’Education Nationale. Certains chiffres sont surprenants. Eclairage !
Les premiers chiffres et les premières conclusions
Selon les statistiques publiées par Demo, 310 000 certifications auraient été octroyées par la voie de la VAE entre 2003 et 2014, pour 42% des démarches initiées ayant abouti à une validation complète. David Rivoire, un expert de la démarche VAE livre ses conclusions, reprises dans cet article.
Le nombre de certifications délivrées en dix ans est très élevé, mais il peut être également considéré comme faible si l’on prend en compte l’envergure du besoin : 140 000 jeunes français abandonnent actuellement l’école sans aucun diplôme. Vu sous cet angle, 310 000 certifications n’est pas un nombre bien élevé, alors que la VAE serait parfaite pour des candidats dans ces conditions.
En revanche, force est de constater qu’il y a onze ans, aucun dispositif n’était à la portée des personnes ayant abandonné les études, à la suite de quoi les 310 000 démarches abouties représentent l’énorme changement des mentalités et le grand progrès qu’a connu la société depuis douze ans en matière d’éducation. D’autant plus que la société française est très traditionnelle au sein de laquelle la non possession d’un diplôme est mal vue voire pénalisée par l’instabilité professionnelle. En gros, quitte à l’améliorer, la VAE reste un puissant outil de capacitation, que ce soit pour les entreprises ou pour les candidats.
Les points à améliorer
Selon David Rivoire, reste à améliorer le processus de la VAE pour épargner les pertes subies entre les démarches entreprises et les démarches abouties, notamment à cause des difficultés d’identification du diplôme visé ou de confection du dossier. Certes le travail effectué est considérable, mais selon lui, il est néanmoins insuffisant pour rapprocher la VAE du nombre de profils correspondants. De même, l’expert s’inquiète des statistiques qui n’évoluent pas forcément, ou plutôt qui stagnent à cause du manque de solutions et qui font que souvent, même une validation partielle est considérée comme un échec. Pourtant, la dernière loi à ce sujet, votée en mars, privilégie une approche de parcours ou suite logique, selon laquelle la validation partielle ne serait qu’un premier pas vers la validation totale. Et selon David Rivoire, c’est cette logique qu’il faut mieux élaborer pour améliorer un dispositif à fort potentiel qui est déjà venu en aide à un grand nombre de personnes mais qui n’arrive pas encore à tirer profit de toute sa puissance. En relevant les nouveaux défis qu’entraine la VAE, dus à l’évolution des besoins, cette démarche est un pari gagnant pour toutes les parties concernées !